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Paul Delvaux raconte (FR)

Paul Delvaux raconteEcouter Paul Delvaux c’est observer ses réactions : un regard circonspect jaugeant son interlocuteur et guettant la question dérangeante, des mains nobles de laboureur dessinant de gracieuses arabesques pour expliciter son propos, ou croisées nerveusement lorsque la conversation se perd dans des détails futiles, un index pointé vers son vis-à-vis pour tenter de le convaincre, le tout souvent ponctué d’un rire bon enfant dont la tonalité n’appartiennent qu’à lui.

Delvaux se confia toujours avec réserve, surtout lorsque les questions touchaient à sa vie privée. Elles ne manquèrent cependant pas, tant son œuvre fut jugée outrancière, sulfureuse voire inacceptable pour les convenances et la bienséance de la société « bourgeoise ».

Aujourd’hui encore, le peintre ne laisse personne indifférent. Et beaucoup hésitent encore face à ses toiles : Est-il l’archétype de l’artiste obsédé par La femme ? Est-il un merveilleux poète de l’image ?

Il représente pour nous la fusion harmonieuse d’un immense talent, chevillé à la poursuite de l’impossible du rêve, chanté par Brel : atteindre l’inaccessible étoile.

J’ai encore dans l’oreille la parole de Paul Delvaux, le son de sa voix. Une voix douce, un peu éteinte, mais animée à certains moments d’une fougue, d’une vigueur extraordinaire. Une voix toujours reliée à son monde intérieur. Pas une once de pédanterie, ni d’autosatisfaction dans la relation de ses connaissances ou de son expérience.

Il semblait rendre grâce, à tout instant, de  pouvoir être qui il était. Et s’en étonnait.

Puisse le lecteur trouver, ou retrouver, dans les enregistrements qui vont suivre une part de la finesse, du charme et de l’intelligence cordiale de sa parole.

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